Marjolaine Gras-Tachon, 21 ans, est apprentie en deuxième année de boucherie. Une formation en alternance qu'elle partage entre son centre d'apprentissage d'Annonay et une grande boucherie lyonnaise. Elle apprend le métier avec son maître d'apprentissage, Joël Lucas, Meilleur ouvrier de France.
Marjolaine Gras-Tachon a 21 ans. Lorsqu'elle passe son bac pro en "services à la personne" en 2014, elle veut devenir infirmière. Aussitôt après, toujours mûe par une fibre humanitaire, elle s'envole pour Madagascar puis pour le Burundi, où elle apprend le francais à des enfants. Mais un stage dans une entreprise de Romans va un peu plus tard lui faire opérer un revirement spectaculaire. Comme un déclic. Son grand-père et son père étaient bouchers, ses frères le sont aussi. Et pourquoi ne le deviendrait-elle pas à son tour ?
Marjolaine est aujourd'hui apprentie-bouchère en deuxième année et prépare un CAP. Elle se partage désormais en alternance entre le SERP d'Annonay, spécialisé notamment dans les métiers de la restauration et une boucherie lyonnaise à la Croix-Rousse. Joël Lucas, son maître d'apprentissage, est un homme d'expérience. Il était le capitaine de l'équipe de France de boucherie qui a terminé quatrième du dernier mondial en mars 2018. Meilleur ouvrier de France, il prépare régulièrement des jeunes bouchers aux meilleurs concours: "Si l'on n'a pas de formateurs, le métier risque de disparaître" explique-t-il, fier d'avoir déjà conduit plusieurs de ses jeunes talents jusqu'en finale de Meilleur ouvrier de France en 2011.
Erreur de méthode
"Rapidité, dextérité, innovation". Le maître d'appentissage reconnaît beaucoup d' atouts à sa jeune apprentie. Même si elle peut avoir, observe-t-il, les défauts de ses qualités : Minutieuse, la jeune femme peut aussi se révéler perfectionniste à l'excés. Lors de la dernière finale régionale du meilleur apprenti, elle a changé de tablier en cours de route, une erreur qui lui a couté le podium. En boucherie, le tablier du candidat doit rester net . Il sert au jury pour apprécier la justesse du travail. Une petite erreur de méthode qui l'empêchera de disputer la finale nationale. Dommage.
Marjolaine a néanmoins tout pour reussir dans la filière. Elle se donne une dizaine d'années pour apprendre...et apprendre encore auprès de professionnels aguerris. Elle a reçu mercredi dans le Rhône "les Palmes de l'apprentissage 2018", un premier prix qui l'encourage à travailler toujours plus pour viser l'excellence.